"Bravo pour ton résultat. Ce résultat, je l'ai appris en arrivant au col du Berceau. "C'était un gars avec des moustaches qu'est passé en tête avec une dizaine de minutes d'avance...". Alors j'ai répondu au commissaire qui confirmait par radio "la réception du n°130, que je connaissais bien le gaillard, Jacques Devi, et que c'était lui qui avait dû gagner. Son regard fut alors pris d'étonnement : Que ce mi-mile du Raid, ce dernier qui venait d'arriver au col, juste devant les "affreux", ces trois mecs qui portaient sur le devant de leur vélo, cette plaque barrée du mot "balai", que ce type là connût le vainqueur!
Mais il y eut aussi un peu d'admiration dans leur regard ; que justement cet égaré quinquagénaire put en savoir autant sur ce Gaulois aux bacantes ailées. Bravo t'es plus qu'un coureur, Jacques, t'es un symbole pour tous ceux qui, comme moi, se disent qu'à 57 ans on peut toujours tenter le coup.
Mais je ne te cacherai pas que ce fut beaucoup plus dur que je ne
l'aurais pensé, malgré les kilos de pâtes adsorbés les jours
précédents et aussi un peu d'entraînement, il faut le dire. J'avais pourtant le même vélo que toi et je suis arrivé le dernier. Comme quoi,avec Connondale, que tu sois le premier ou le dernier, t'arrives toujours.
Mais j'y pense, malgré les 7h58 de courses, 134e place sur les quelques 200 au départ, je suis donc arrivé devant tous les autres qui ont abandonné!
Alors, moi aussi, je suis fier !"
En tout cas bravo pour l'organisation et la gentillesse de tout le staff ainsi que celle des pilotes qui se chargeaient d'agiter le balai dans mon dos.